top of page
  • Photo du rédacteurdefimaginepro

4L Trophy : la course humanitaire des étudiants


Un voyage semé d'embûches de Biarritz au Maroc en 4L, c’est une expérience qu’a vécue Amaury, étudiant en ingénierie lors du 4L Trophy 2017. Il a accepté de nous partager son ressenti concernant cette aventure à la fois humaine et challengeante, afin de donner envie à d’autres jeunes d’y participer à leur tour...



Peux-tu nous décrire, en quelques mots, ton expérience du 4L Trophy?


"Le 4L Trophy, c’est une course à vocation humanitaire en 4L, avec quelques parcours en mode course d’orientation, dans le désert. "


Comment as-tu eu connaissance de cette aventure ?


"J’avais eu le témoignage des grands frères d’un de mes meilleurs copains, les deux avaient trouvé ça génial. J’avais pu voir leur 4L et tout ce qu’ils avaient fait, ça m’a vraiment donné envie. En plus, j’aime bien l’aventure, donc ça donne un petit coup de pouce."


Qu’est-ce qui t’as motivé à te lancer dans cette aventure ?


"Avec ma partenaire, on était tous les deux très motivés et, personnellement, c’était un des principaux objectifs de ma to-do list depuis longtemps. Il y avait à la fois la dimension “aventure” et celle d’apporter des fournitures à des enfants qui m’intéressaient tout autant ; en résumé, la possibilité de faire quelque chose d’un peu exceptionnel. C’est quand j’ai été pris en école d’ingénieur que l’on s’est décidés. C’était un peu au dernier moment, mais ça l’a fait."


Comment as-tu fait pour te procurer une 4L et récolter des investisseurs?


"Alors ça, c’était le grand challenge ! Tu commences un peu sur du bluff, enfin disons plutôt sur ton optimisme. Tu démarches des centaines et des centaines de sponsors pour une ou deux réponses, en général. La 4L arrive seulement une fois que tu sais que tu as assez de fonds pour pouvoir commencer l’aventure. Nous, on l’a achetée au dernier moment sur le Bon Coin. 90% de ceux qui font le 4L Trophy la revendent après donc il y en a beaucoup en circulation. Nous, on est tombés sur cette 4L, prénommée “Babouche” (ça c'est important). Et cette belle Babouche, on l’a eu en janvier, au lieu de mi-décembre, soit seulement un mois avant le départ."


Qu’est-ce que t’as procuré l’obtention de ton premier sponsor ?


"Au début c’était compliqué, mais dès que tu as ton premier sponsor, tu te dis que c’est possible et que ça va marcher avec d’autres. L’aventure peut enfin commencer, c’est un peu ton passeport : sans ça, tu n’as rien. A partir du moment où tu as le premier, tu t’autorises à lâcher un peu prise parce que tu te dis : c’est tout ou rien, soit j’y vais à fond, soit j’arrête, parce qu’après, il n’y aura pas de demi-mesure. Finalement, on a eu une dizaine de sponsors et on a même eu notre dernier quand on était en train de descendre de Paris pour aller jusqu’au lieu du départ."


Qu’est-ce que tu as ressenti en aidant l’association “Enfants du Désert”?


"On a essayé d'emmener le maximum de fournitures possible dans la voiture pour aller les donner. C’était sympa de voir le gros tas d'affaires scolaires entreposé dans le désert à l’endroit où on allait camper. Et surtout, le plus sympa, c’est la journée avec les enfants. Il y a des activités et on joue tous ensemble, c’est vraiment un beau moment de partage. "


Comment se déroule la course ?


"Il y a trois ou quatre étapes à partir d’un point de départ où tout le monde dort avec sa 4L. Plusieurs boucles partent de cet endroit là, pour que toutes les voitures ne partent pas dans le même sens. Au début de chaque boucle, tu as un carnet, le “road book”, avec plein d’instructions comme “à la troisième dune, prendre le cap 180 pendant deux kilomètres”. Le but c’est de faire le moins de kilomètres possibles, donc de ne pas se perdre. C’est ton relevé kilométrique qui détermine ton classement final. Après, quand tu vois des personnes au loin, tu peux toujours essayer de prendre des raccourcis. En plus, on a une balise GPS, donc si jamais on se perd, il y a un hélico qui peut venir nous indiquer que ce n’est pas la bonne direction. Il y a aussi des voitures balais, vu qu’il y a beaucoup de casse, et environ quatre-vingt mécanos bénévoles."


Comment vous repérez-vous dans le désert ?


"Déjà, il y a des étapes par lesquelles tu es obligé de passer, avec des voitures de l’organisation qui notent ta plaque. Tu peux aussi te repérer grâce à des antennes, des poteaux électriques, etc. Une des choses les plus impressionnantes est que tu peux avoir du sable très meuble, c’est une des grosses épreuves du 4L Trophy. On a souvent besoin des autres pour se désensabler, c’est presque impossible à deux car c’est très physique."


Quel est ton plus beau souvenir de cette expérience?


"Un des plus beaux moments, c’est celui où on est montés le soir sur les dunes, avec le sable comme on peut l'imaginer dans les rêves ou dans les films, un sable bien orangé, pour aller voir le coucher de soleil. C’est absolument somptueux, avec des dunes à perte de vue.

Le départ aussi était un super souvenir. Quand on a enfin réussi à partir avec la 4L, avec toutes les galères qu’on a eu avant. Le moment où tu passes le contrôle technique pour avoir l’autorisation de partir, tu y vas en serrant les dents, et ça passe ou ça casse. Là, c’est passé. C’était pour moi un des plus beaux moments. Parce que jusqu'à la dernière seconde, tu n’es jamais sûr de pouvoir partir."

Au contraire, as-tu eu des moments où tu as regretté de le faire et où tu as trouvé ça compliqué?


"Je n’ai jamais regretté une seconde de l’avoir fait. Pourtant, j’ai vécu deux moments compliqués, pendant la préparation du 4L. Quand on s’est inscrits, c’était fin septembre, donc on n’avait plus que cinq mois pour se préparer. On commençait déjà un peu dans le rush, mais c’est presque un peu excitant. Au bout de mi-novembre, on n’avait toujours rien, aucun sponsor. C’est un moment où tu commences à douter. Le deuxième moment qui a été un vrai coup dur, c’est quand on venait d’acheter la 4L, et qu’on a eu un accident quinze minutes après. On a fait un dérapage non contrôlé avec la voiture et on est venu s’encastrer sur un poteau de profil. Entre les deux portières, c’était enfoncé. En plus, on n’avait ni le temps ni l’argent d’en acheter une autre, c’était soit elle, soit rien. On a eu de la chance que les trains avant et arrière (ce qui supporte les roues) n’aient pas été touchés, donc on a pu la faire rouler un peu.

C’était toute une épopée. En rentrant après, j’ai posté une demande d’avis sur la page Facebook du 4L Trophy, et quelqu’un m’a dit, alors que je l’avais achetée à Nantes et qu’il était à l’Est de la France : “dommage que tu sois loin parce que sinon je t’aurais aidé à la réparer.” Du coup je lui ai dit “si jamais je te l'amène, peux-tu la réparer ?” et il m’a répondu “ok”. S’en est suivie une grosse route de treize heures (je ne voulais pas dépasser 80 km/h sur autoroutes parce que j’avais peur qu’une roue ne se détache). On était obligés de cingler les portières pour qu’elles restent fermées. Il faisait froid parce qu’on était en plein hiver et j’avais jamais conduit plus de deux heures dans ma vie. Finalement, on a laissé la voiture au monsieur qui nous l’a réparée, moyennant quand même une somme d’argent, mais c’était toujours moins cher que d’en racheter une."


Comment ça s’est passé avec les autres concurrents?


"Il y a comme une entraide naturelle entre tout le monde. A partir du moment où tu voies les premières 4L qui se dirigent comme toi vers Biarritz, c’est comme si c’était tes copains. Tu sais que tout le monde, derrière, a galéré à chercher des sponsors et à amener sa 4L mais a aussi fait face à des problèmes techniques. Il suffit que tu t’arrêtes pour déjeuner un moment sur le côté et tu es sûr qu’il y a au moins trois ou quatre 4L qui vont te demander si tout va bien ou si tu n’as pas besoin d’aide. C’est comme ça tout du long.


Personne n’y va vraiment pour gagner, dans ce genre d’aventures, même si tu peux toujours essayer d’avoir un bon score. Le principal, c’est de passer un bon moment, et surtout de revenir avec ta 4L, parce que tout le monde n’a pas réussi. On en a vu une dizaine rien que sur le retour. En même temps, ce sont de vieilles voitures qu’on malmène vraiment pendant cette course : dans le désert, il n’y a que des gros cailloux. C’est pour ça, d'ailleurs, que tu mets des plaques de renfort en dessous du moteur et du réservoir d’essence pour les protéger des impacts."


Quel effet ça fait d’enfin atteindre la ligne d’arrivée?


"C’était un sacrément beau moment, tu te remémores toutes les galères que tu as eues, toutes les épreuves par lesquelles tu es passé. Tu te dis que tu es enfin arrivé à la ligne d’arrivée et tu as une sensation d'accomplissement. L’esprit est tranquille."


Aurais-tu un conseil à donner à des personnes qui hésitent à se lancer dans de telles aventures?


"Déjà, c’est une course réservée aux étudiants. C’est une aventure que tu ne peux faire qu’à un moment de ta vie et qui t’apportera énormément de choses pour plus tard, que ce soit par rapport à la préparation, la recherche de sponsors, niveau motivation, etc.

Ça t'apprend aussi à gérer ta mini-entreprise. Tu dois la créer de A à Z. Le concept est donné mais c’est à toi de mettre en place tout le reste. C’est une super école de la vie, comme on dit, et pour le côté professionnel, c’est un vrai avantage et une vraie expérience."


Merci à Amaury et Isaure pour cette interview


Les inscriptions pour l'édition 2022 sont ouvertes !


"Le plus gros rallye du monde pour les moins de 28 ans !"




209 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page