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Conseils pour écrivains en éveil
Dernière mise à jour : 4 mai 2020
Vous vous imaginez déconfiné tout en ayant achevé un projet d’écriture rêvé ? Si vous avez comme l’impression qu’un livre se cache en vous mais vous ne savez pas trop comment le sortir de là, cet article va sûrement pouvoir vous aider.
PREMIER JET : PLONGER
Le plus difficile, c’est souvent le début. Il faut savoir se lancer et sauter dans le vide de la page blanche. On ne connaît pas encore bien les personnages, et le projet initial de l’intrigue change souvent en cours de route. Ce qui compte, c’est que vous choisissiez une histoire que vous aimiez tellement que vous vous sentirez incapable de l’abandonner. Surtout, ne pas vous juger ou vous critiquer ; abattez un chapitre après l’autre… Il faut vous créer une base sur laquelle travailler. Lors de la relecture, il vous sera plus facile de reformuler et faire évoluer ce qui ne vous satisfait pas.
LE PLAN : ALLER EN AVANÇANT
Pour continuer à avancer et éviter de rester bloqué, il peut être salvateur de rédiger une échelle narrative, un plan de l’intrigue qui vous permettra de rester sur les rails. Cependant, il est également intéressant de laisser les personnages que vous avez créé vous surprendre vous-même et faire évoluer l’intrigue. Si absolument tous les détails sont planifiés, vous n’aurez pas l’occasion d’être pris par surprise et… le lecteur non plus. Laissez donc l’intrigue se déployer, tout en sachant vers quel objectif vous vous dirigez, mais en laissant parfois vos personnages emprunter les chemins qu’ils choisissent pour y parvenir.
FAIRE APPEL A LA REGLE DU “SHOW, DON’T TELL”
Mieux vaut montrer les émotions et les réactions des personnages que les raconter au lecteur. Cependant, il est recommandé de raconter les sensations plutôt que de les montrer (une longue description des effets secondaires de la fatigue n’étant pas passionnante pour le lecteur !).
DIALOGUES & TECHNIQUE EN VOGUE
Pour garder captive l’attention du lecteur, il est important que votre oeuvre ne soit pas une succession infinie de descriptions de buissons d’aubépine ! Intercalez dialogue et action de manière efficace. Une des stratégies pour faire jouer les deux ensemble est de remplacer les “il dit”, “elle répondit”, “elle demanda”, par une action d’un personnage ou la description de son langage corporel (de manière à tout de même indiquer qui parle). En voici un court exemple : “Je crois que tu me mens, dit-elle.” -> Elle me regarda en penchant sa tête sur le côté, les yeux grand ouverts. “Je crois que tu mens.”
PONCTUATION & ABOMINATIONS
Attention à la ponctuation ! En quelques signes déplacés, elle peut facilement traduire un manque d’expérience. Barrez tous les doubles (voire triples !) points d’interrogation ou d’exclamation (??, ?!, !!). C’est un livre que vous écrivez, il faut renoncer aux textos...
Attention également à la ponctuation pour les dialogues :
“- Lorsque plusieurs personnages parlent, dis-je, on ouvre les guillemets au début du dialogue, suivis d’un tiret. Les verbes de parole sont entre virgules au milieu du dialogue.
- Et on n’oublie pas de les refermer à la toute fin du dialogue, on pourrait rappeler.”
MOTS A ÉVITER POUR UNE EXPRESSION CISELÉE
Le lecteur veut avoir la certitude de ce qui est dit. Un écrivain ne peut donc pas se permettre des “un peu,” (néanmoins, l’utilisation de celui-ci peut parfois être justifiée !) ou encore “probablement,” “sûrement,” etc. Il faut également essayer de bannir les “très” et remplacer l’adjectif devant lequel ils sont utilisés par un terme plus fort.
Une dernière chose : un écrivain est un écrivain parce qu’il écrit. On ne naît pas écrivain. On le devient. Alors à vos plumes !
DEFI : Voici le début d’une histoire collaborative. Proposez une suite, à nous envoyer la semaine prochaine avant le 2 mai, 19h, en format Word. Deux critères à respecter :
la suite doit faire entre 200 et 1500 mots
elle doit se terminer par un cliffhanger, c’est-à-dire une révélation ou un retournement de situation.
Bon courage et n’hésitez pas à participer !
Je courais. Je détalais, sans plus savoir où j’allais ni ce que je fuyais. Mes jambes filaient si vite que les gouttes de sueur qui perlaient à mon front avaient à peine le temps de couler. Battue par les bourrasques, ma chevelure était assaillie comme le serait un roc par les colères de l’océan. Je ne savais plus après quoi je courrais. Peut-être après la vie, qui entre mes doigts filait. Cette existence qui m’avait volé la seule chose que je désirais. Cette existence qui avait fait d’une pipelette un être muet. Cette existence qui m’avait choisie, choisie pour me faire souffrir. Mon souffle s’emballa comme un moulin à vent usé, me forçant à ralentir la cadence. Le dernier ferry pour Southampton s’éloignait vers le sombre horizon. C’était fini. Mes fantasmes s’évanouirent comme une goutte d’eau dans un feu ardent. J’étais coincée ici pour le confinement.
Quelques astuces :
il est possible de rédiger un flashback pour la suite
pour bâtir le début de l'intrigue, vous pouvez vous poser les questions suivantes : qui est le personnage principal, avec ses motivations, ses peurs ? Après quoi ou qui court-elle ? Comment en est-elle arrivé là ? Qui sont les autres personnages qui pourraient intervenir (famille, amis, etc.) ? Quelles décisions va-t-elle prendre après avoir vu le ferry partir ?
Nous attendons la suite de l’histoire avec impatience !
