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INSPIRATION & ASSOCIATION : l’interview du directeur d’Ecodair
Avec un groupe d’élèves de Première, nous avons eu la chance de passer deux jours chez Ecodair, une association fondée sur les trois piliers du développement durable : social, économique et écologique. Elle emploie des personnes souffrant d’un handicap dans le but de reconditionner du matériel informatique. Il est ensuite revendu notamment à des institutions ou des personnes qui n’ont pas forcément les moyens pour faire l’acquisition de matériel neuf.Nous souhaitons dans cet article vous partager l’interview inspirante du directeur de l’association, au sujet de son engagement personnel et professionnel.
Comment voyez-vous l’équilibre établi chez Ecodair pour concilier l’emploi de personnes handicapées et la recherche de performance ?
Dans toutes les activités professionnelles que j’ai eues auparavant, on avait une tension entre deux pôles : notre capacité à être dans la performance et la fragilité qu’on porte. Ici, chez Ecodair, on a un balancier qui penche très fort vers le domaine de la fragilité. Et pour autant, on a doublé notre chiffre d’affaires en deux ans, ce qui montre bien qu’on est capable de performances. A tout moment, on doit respecter le bon balancier entre notre capacité de performance et le respect de notre fragilité. Etre toujours, pour vous et pour les gens qui vous entourent, dans l’exigence de cette performance, car on est quand même faits pour être de mieux en mieux, et à la fois savoir être dans l'écoute de vos fragilités.
Vous qui avez travaillé dans de nombreuses entreprises auparavant, qu’est-ce que cela vous apporte personnellement de travailler chez ecodair ?
Ce que ça m’apporte de travailler chez Ecodair, c’est que je me sens à ma place. J’ai fait plein d’autres missions passionnantes, mais à aucun moment je ne me suis senti autant à ma place qu’ici : ça vient réunir ce que je suis en tant qu’homme avec mes valeurs, ce que je suis en tant qu’entrepreneur et en tant que dirigeant avec mon énergie et mes talents, et aussi ce que je suis en termes de sensibilité.
Se sentir à sa place, c’est être capable de déployer l’énergie maximale dans ce qu’on est capable de faire. Cela explique mon choix de rester chez Ecodair et de m’y épanouir. Par contre, c’est vrai qu’à un moment donné, il y a un saut à faire, entre un monde dans lequel j’étais très habitué de fonctionner, et le monde dans lequel je suis aujourd’hui. A un moment, il y a un déséquilibre d’un avant à un après. L’engagement, c’est ça, se dire, “je me mets en risque, mais je pense que c’est pour le mieux.” Le moment de ce déséquilibre, il est un peu mystérieux mais il vaut tellement le coup d’être tenté, vu ce que je vis aujourd’hui : il faut oser, il ne faut pas avoir peur.
Quel conseil donneriez-vous aux jeunes qui hésitent à s’engager ?
Je leur dirai qu’on a rien sans rien. On ne peut pas vouloir le maximum sur tous les aspects. La seule chose sur quoi il faut vraiment garder les yeux rivés, c’est son épanouissement. Et pas se laisser entraîner par de fausses bonnes idées.
L’idée, c’est d’être heureux dans l’existence. Il faut bien viser cette unique perspective pour laquelle nos vies sont faites. Il y a deux ou trois conditions pour être heureux, et l’une d’elles c’est de se sentir aimé. Il ne faut jamais la perdre de vue.