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Passion musicale & coulisses d'un festival : interview de Jean-Louis Izard

Dernière mise à jour : 5 juin 2020

Jean-Louis Izard travaille depuis de nombreuses années à l’organisation annuelle du festival associatif Musiques en Ecrins. Cet évènement a lieu chaque été dans la vallée de la Vallouise (Hautes-Alpes) et a pris une ampleur considérable ces dernières années, avec l'accueil de musiciens célèbres (tels que Pascal Amoyel et Jean-François Zygel) les musiciens invités appréciant beaucoup l’ambiance conviviale des soirées proposées.


Tout d’abord, comment ta passion pour la musique est-elle venue ?

Je me souviens qu’étant enfant, j’allais au cinéma avec mes parents à Briançon. A l’époque les séances comportaient une première partie « documentaire ». Lors d’une de ces séances, j’ai été impressionné par une musique que j’ai pu identifier plus tard grâce à la radio : c’était l’ouverture d’Egmont de Beethoven. Ensuite, ma tante m’a initié à d’autres œuvres de Beethoven, notamment la Symphonie pastorale avec l’évocation de l’orage, et le 4e concerto pour piano, où elle me présentait le mouvement lent comme un dialogue entre l’âme et l’esprit. De là, le cercle des compositeurs appréciés s’est élargi : Schubert avec la fameuse Symphonie inachevée, Mozart avec la Petite musique de nuit etc. Au fil des années, tout le répertoire de la musique dite « classique » s’est aggloméré à mon centre d’intérêt ; parti de la musique romantique, j’en suis arrivé à la musique du XXe siècle avec Bartok, Stravinsky et Messiaen, après être passé par la case Debussy et Ravel. Je suis aussi passé de la musique plutôt symphonique à la musique de chambre, et l’opéra, resté longtemps à l’écart, est finalement entré lui aussi dans ma passion.


Pourquoi as-tu décidé de t'engager dans l’association Musiques en Ecrins ?

Ce n’est pas le résultat d’une décision brutale : j’ai longtemps ignoré les concerts de « Musiques en Ecrins » mais le jour où je suis allé en voir un, j’ai trouvé que marier la bonne musique avec nos paysages et églises de la vallée était une excellente idée, et que ma passion pour la musique pouvait justifier que je regarde de plus près ce qui se passait dans ce festival. Je suis donc rentré dans le cercle des bénévoles qui gravitaient autour de son organisation, pour en explorer les coulisses en quelque sorte ! Au fil des années, nous avons été plus actifs, jusqu’à faire partie du conseil d’administration. C’est comme cela que je remplis depuis 2010 des fonctions semblables à celles d’un directeur artistique, avec notamment la charge de la programmation.

Que préfères-tu faire au niveau de l'organisation de ce festival ? 

Ce que je préfère, c’est bien sûr la programmation, avec la négociation du coût de la prestation, de la date, du programme du concert et parfois la proposition de suggestions aux musiciens. J’aime aussi rédiger les brochures, les programmes de salle, et l’administration du site internet https://www.musiques-en-ecrins.com/


L'organisation de ce festival apporte beaucoup aux autres mais qu'est ce que cela t'apporte personnellement ? 

Ce que m’apporte cette fonction de directeur artistique est le plaisir d’approcher les musiciens, non seulement le jour du concert, mais aussi avant et après. L’autre plaisir est celui de recevoir les félicitations du public après chaque concert, qui indique que notre devise « Partageons les passions musicales » se traduit bien dans les faits.


Quel événement t'a le plus marqué dans ton parcours associatif ?

Je pense que c’est l’épisode Jean-François Zygel. Un jour en 2016, un agent me propose un spectacle clé en mains avec Zygel et un autre pianiste, Hugues Leclère ; ce spectacle à deux pianos est intitulé « Bachmania ». Il est basé sur le principe suivant : Hugues joue la partition de Bach écrite et Jean-François Zygel improvise dessus. J’ai répondu à cette proposition par une boutade : « En 2018, ce sera l’année Debussy, alors je serais peut-être intéressé par un « Debussymania ». En écrivant cela, je pensais être débarrassé (car faire venir Jean-François Zygel à Musiques en Ecrins me paraissait un rêve hors de portée de nos moyens). Trois mois plus tard, surprise, je reçois un mail de Hugues Leclère en personne me disant que l’idée était géniale et qu’ils allaient le faire ! Je me retrouvais au pied du mur : comment pouvais-je refuser de faire ce que j’avais moi-même proposé ? J’ai donc négocié un prix d’ami et c’est comme ça que nous avons pu applaudir « Debussymania » en 2018 et que Jean-François Zygel est devenu supporter de notre festival !


Qu'est-ce que tu trouves le plus beau dans cette initiative ? 

Je suis fier de participer à la vie musicale française et à l’animation culturelle de la vallée. En quelques années, Musique en Ecrins est devenu une manifestation incontournable pour les musiciens (vu nombre de sollicitations dont nous sommes l’objet) et indispensable pour les instances régionales et les élus locaux, qui, du coup, nous aident bien.


Quels conseils donnerais-tu à des jeunes qui hésitent à s’engager dans une association ou ne savent pas comment s'y prendre ?

Pour s’engager (bénévolement), il faut être passionné ! Il faut être persuadé que cet engagement apportera bien plus que ce qu’il coûtera. Il faut être bien conscient de l’intérêt de la cause qu’on défend et y ajouter les avantages de travailler avec d’autres personnes qui partagent la même passion.


Merci à Jean-Louis pour son partage !


Interview d'Alix

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